L'Ajoie de marcher

Géologie

Aperçu géologique de l’Ajoie

Du point de vue géologique, on peut se représenter les plaines et collines de l’Ajoie comme un grand mille-feuille ondulé de couches calcaires et de couches marneuses. C’est le domaine géologique du Jura Tabulaire représenté en bleu-clair sur la carte ci-dessous. Plus au sud et à l’est où les reliefs de la chaîne du Mont Terri s’accentuent, ces mêmes couches fortement plissées par les mouvements tectoniques qui ont donné naissance aux Alpes, puis à la chaîne du Jura, forment plutôt un grand cake roulé qui a été poussé sur le bord sud du mille-feuille ajoulot. C’est le domaine géologique du Jura Plissé, représenté en bleu moyen sur la carte ci-dessous. Cette carte montre aussi des secteurs de couleur beige. Il s’agit d’anciennes dépressions remplies de sédiments fins, pour une bonne part non consolidés (limons, argiles, sables et graviers) et bien plus récents (âge Tertiaire, -66 à -1 million d’années) et regroupés sous le terme de « molasse ». Cette molasse constitue en Ajoie, l’extrémité sud du bassin du Rhin. Elle occupe aussi la plupart des fonds de vallées de l’arc jurassien, comme la vallée de Delémont.

Les formations calcaires et marneuses de la chaîne du Jura et que l’on trouve en Ajoie, datent du Jurassique, il y a 150 à 200 millions d’années, lorsque cette région se trouvait partiellement immergée par la mer Théthys, les caraïbes du Jurassique. Pour cette raison, la région regorge de fossiles. Les dinosaures qui se promenaient sur les plages, ont laissé des dizaines de milliers d’empreintes dans la boue calcaire qui bien plus tard au fond de la mer, a durci pour devenir du calcaire.

Le paysage ajoulot se caractérise par ses vallées sèches qui résultent d’un sous-sol calcaire fortement érodé (karstifié) par les eaux d’infiltration légèrement acides après leur passage dans les sols. Ainsi se sont formées de nombreuses grottes et gouffres, dont notamment la grotte touristique de Réclère.

La Figure 1 ci-dessous est un extrait de la carte tectonique 1 :500’000 de la Suisse. En plus des grandes unités énumérées ci-dessus, elle montre la présence de grandes failles régionales (traits rouges) qui pour certaines, dépassent 10 km de long. Elle figure la limite entre le Jura Plissé et le Jura Tabulaire, par un, voire plusieurs traits rouges parcourus de petites pointes ; il s’agit de plans de chevauchement le long desquels les mouvements tectoniques ont provoqué le glissement ou chevauchement de certaines couches par-dessus d’autres. Les traits bleu-foncé montrent les axes des grands plissements en bosse ou anticlinaux.

En profondeur, l’alternance de couches calcaires et marneuses descend jusqu’au Trias qui débute il y a 250 millions d’années et qui recèle plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur de sel (à environ 1000 m de profondeur sous les plaines d’Ajoie) et aussi des couches marneuses contenant du gypse et de l’anhydrite. Plus profondément, c’est un peu l’inconnu ; Il pourrait y avoir de très épaisses couches de sédiments du Permien et du Carbonifère ou bien tout de suite le socle ancien formé de granites et de gneiss.

Joseph Thierrin

Figure 1 : extrait de la carte tectonique 1 :500’000 de la Suisse © Swisstopo.

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