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L'Ajoie de marcher

Histoire

Résumé.- Le site de Lucelle est un nœud géographique et historique. On peut le relier, à l’Europe entière, sa géographie et son histoire. Lucelle est une mairie française sise sur la frontière.

La Lucelle qui coule du sud dans l’étang – ancien aménagement monastique –dessine ensuite la frontière franco-suisse vers l’est sur une dizaine de kilomètres, rivière qui va dans la Birse puis le Rhin. Tout près de Lucelle sont les sources de l’Ill et de la Largue, principales rivières d’Alsace, eaux qui se jettent dans le Rhin près de Strasbourg. La Largue dessine la frontière suisse sur 300 m au nord-est de Bonfol. Alors qu’à la sortie de la mairie de Lucelle/France les eaux coulent par l’Allaine dans le bassin du Rhône.

Les langues s’y côtoient : en  Suisse on parle français, en France, le dialecte germanique de l’Alsace. L’Abbaye de Lucelle, détruite après la Révolution française, été fondée par les cisterciens ; elle est une fille de Morimond (sans rapport avec Morimont) ; Saint Bernard de Clairvaux y a peut-être passé. L’actuelle frontière franco-suisse en traversait la cuisine. Le monastère était situé dans le Comté de Ferrette, comté issu de la grande famille bourguignonne des Montfaucon ; il s’étendait dans l’Evêché de Bâle jusqu’aux portes de Delémont (Haute-Borne) L’abbaye a fondé entre autre l’abbaye de Salem (D) et S. Urban (LU). Le Comté de Ferrette passe aux Habsbourg (des Alsaciens et Argoviens voisins) : sa dernière descendante épouse au XIVe siècle Albert II de Habsbourg qui fixe sa capitale à Vienne ; le comté devient ainsi territoire de l’Autriche antérieure. En 1648 Louis XIII conquiert l’Alsace et donne le titre de comte de Ferrette à Mazarin, titre qui, par les Mancini passera aux Grimaldi, titre que porte ainsi aujourd’hui Albert II de Monaco. Devenue française l’Alsace est conquise par la Prusse en 1870 ; ainsi Lucelle devient la pointe méridionale occidentale de l’Empire d’Allemagne : une borne le marque encore sur la rive droite de la Lucelle au-dessous du barrage. Cet empire s’étend alors jusqu’à Memel (Klaipéda, en actuelle Lithuanie !) Lors de la Première Guerre mondiale la France récupère Lucelle et fait partir de là, en 1930, la Ligne Maginot jusqu’en Belgique. On en connaît des reliefs au nord de Lucelle.

En 1939 Hitler annexe l’Alsace, donc Lucelle, jusqu’en 1945. En 1942, le Général Henri Giraud fuit les geôles allemandes pour rejoindre De Gaulle en Algérie. Les Nazis massacreront les Alsaciens de la proche ferme des Ebourbettes jouxtant la frontière franco-suisse, par où il a passé.

Lucelle, commune française, fait partie du département français du Haut-Rhin, (Région Grand-Est). Lucelle/Suisse qui faisait partie de l’Evêché de Bâle, est devenue française à la Révolution française, rattachée au canton de Berne en 1815 puis dès 1979 fait partie de la République et Canton du Jura, commune de Pleigne. Le lac est suisse ainsi que l’ancienne auberge ; sont français les bâtiments annexes à l’abbaye détruite, dont de grandes caves qui abrite un petit musée avec la maquette de l’abbaye.

 

Météo

14°C

Humidité : 74%
Vent : 2.76/ms N.E
Min : 11.08°C
Max : 15.95°C
Informations
Altitude
604m
Position sur le parcours
17.5 sur 111km
Lieu suivant
3.5km : Les Ebourbettes
Lieu précédent
3.5km : La Grande Roche

Patrimoine bâti

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La voûte du souvenir, relais St Bernard de Lucelle

Lucelle, où se trouvent quelques vestiges d’une abbaye cistercienne de l’époque, se situe dans la paisible vallée de la Lucelle, entourée de forêts. Autour du lac, seule une partie des restes rappelle les édifices du couvent d’alors.

L’arc d’un portail, une fontaine et la maison de campagne de l’abbé Delfils donne une image bien imparfaite de ce que fut l’ancienne abbaye. Une statue dans le jardin du couvent d’alors maintient le souvenir de Saint Bernard et rappelle ainsi l’origine de la fondation de Lucelle. Lucelle a été fondé par l’impression que l’abbaye mondialement connue de Cîteaux en Bourgogne fit sur les gens du 12ème siècle.

St Bernard lui-même bénit la première pierre et la source de la nouvelle abbaye dans laquelle vinrent habiter douze moines. Jusqu’en 1790 Lucelle joua un rôle considérable et représenta l’abbaye cistercienne la plus célèbre loin à la ronde.

Le relais Saint-Bernard a été construit au cours du XVIIIe siècle, sur les bases de structures plus anciennes qui appartenaient à la célèbre abbaye cistercienne de Lucelle. Ce bâtiment abritait ainsi les granges, écuries et greniers, le moulin, la boulangerie et même la tannerie du monastère.
Six salles voûtées ouvrent sur le rez-de-jardin par six grandes arcades en plein-cintre faites de calcaire blanc.

Chaque voûte en berceau repose sur des soubassements de plus d’un mètre d’épaisseur et ouvre sur le jardin par des portes vitrées. Une partie des salles voûtées est déjà aménagée en caveau. La sixième voûte, qui servait d’étable pour les porcs et les chèvres, a déjà bénéficié d’une restauration en raison de son état de dégradation. En effet, ses murs avaient grand besoin d’un jointoiement, réalisé avec l’aide de bénévoles retraités.

Vocation du site
Après sa rénovation, la « voûte du Souvenir » abrite un musée exposant les objets que l’on a pu sauver des destructions de l’abbaye au début du XIXe siècle. Une maquette de l’ensemble du domaine immédiat de l’abbaye cistercienne est au centre de la salle, à l’échelle 5000ième . Tout autour sont disposés des panneaux explicatifs sur des thèmes aussi variés que la géologie, l’histoire, l’agriculture, l’industrie du fer, les tanneurs, les tuileries…

Maison St-Bernard / la voute du souvenir

Géologie

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Lac de Lucelle

Le Lac de Lucelle existe depuis le 12e siècle. A cette époque, la Lucelle était barrée et servait en premier lieu d’étang piscicole. Plus tard, une centrale hydraulique fut utilisée pour faire fonctionner en aval des moulins, des scieries, des forges et des fonderies.

Au 13e siècle, 200 moines vivaient dans l’Abbaye de Lucelle. Elle fut détruite et reconstruite plusieurs fois au fil des siècles et finalement fermée en 1790 à la suite de la Révolution Française. A son apogée, le monastère jouait un rôle social, culturel et économique important pour toute la région et bien au-delà.

Au début du 19e siècle, les murs du monastère abritaient hauts-fourneaux et forges. Les usines produisaient du fer brut qui était transformé en grande partie sur place. Site florissant grâce à ce succès économique, Lucelle comptait quelque 320 habitants en 1835. Mais 1860 marque le début du déclin du site. La concurrence étrangère, l’épuisement des gisements de fer et l’absence de moyens de transport conduisant à la disparition du dernier haut fourneau en 1882, et le village de Lucelle se dépeupla rapidement. Le site s’est progressivement transformé en un lieu de détente et de formation. Il ne subsiste quasiment plus de vestiges du passé économique. Toutefois le Lac et sa réserve naturelle perdurent et s’inscrivent dans le patrimoine culturel du Canton du Jura.

Lac de Lucelle